• Moïse - le leader

    MOISE - LE LEADER

     

    Les leçons de leadership tirées de sa vie

    Le but de cette étude n'est pas de donner un résumé des événements de la vie de Moïse. Son histoire extraordinaire est clairement présentée dans les livres de l'Exode, Nombres et Deutéronome et ne cesse être une source d'inspiration pour toute personne qui aime Dieu.

    Il y a un certain nombre de leçons que nous pouvons tirer de la vie de Moïse, de sa naissance en Egypte à sa mort dans le désert d'Arabie, des leçons qui seront particulièrement utiles pour comprendre les qualités d'un leader selon le cœur de Dieu.

    Malgré ses erreurs qui lui ont empêchées d’entrer dans la terre promise, Moïse restera dans l’histoire du peuple d’Israël celui avec lequel « Dieu parlait face à face comme un homme parle avec son ami » (Exode 33.11) et de qui il est dit être l’homme le plus humble (ou patient selon les traductions) de la terre (Nombres12.3).

    Nous avons dans le personnage de Moïse un homme de Dieu remarquable et les 8 leçons que nous tirerons s’appliquent à toute personne qui aspire à être un leader au sein du peuple de Dieu.

     

    1.   LA PERIODE DE PREPARATION

    Moïse grandit dans le palais de Pharaon mais il reste proche de ses racines étant né d’une femme du peuple hébreux. Il ressent l’appel d’être le libérateur de ce peuple sous l’esclavage en Egypte mais il s’y prend mal. Il n’est pas prêt. Il devra traverser une longue période de préparation dans un désert au pays de Madian, une mise à l’épreuve qui ressemble beaucoup à celle vécu par Joseph en prison pendant 13 ans.

    Mais pour Moïse cela durera beaucoup plus – 40 ans en tout, chiffre significatif dans la Bible. Voir Exode 2 :11 – 15.

    Cette période est particulièrement difficile à traverser pour Moïse. Lui qui avait l’âme d’un libérateur doit se contenter de s’occuper de quelques moutons et sa famille. Il doit lutter avec le sentiment d’échec et d’être oublié, semblable une fois de plus à Joseph en prison. C’est l’école de Dieu : la mise à l’épreuve, l’humiliation qui précèdera l’élévation.

    Il ne peut pas imaginer la suite que Dieu lui donnera. Il apprendra la patience. Son échec en Egypte vient du fait d’être trop sûr de lui. Il apprendra qu’on ne peut pas « faire » l’œuvre de Dieu. Seul Dieu peut faire l’œuvre qui lui appartient.

    Au bout de 40 ans il est maintenant près à faire confiance à Dieu et travailler AVEC Lui et non POUR Lui.

     

    2.   L’EXPERIENCE PROFONDE AVEC DIEU

    Exode 3.1,2 C’est la rencontre avec Dieu devant le buisson ardent.

    Dieu prend une initiative. Quelque chose d’inattendu, surprenant, puissant, oui, c’est bien Dieu qui l’interpelle et révèle son plan d’un retour en Egypte pour libérer ce peuple.

    Le grand danger pour une personne qui porte l’appel de Dieu dans son cœur c’est la projection de ce qu’il aimerait voir et comment il espère Dieu se servira de lui. Je me souviens d’une réunion ou un jeune homme très motivé et plutôt sûr de lui, annonçait publiquement qu’il envisageait créer plusieurs églises dans sa région. La réalité c’est qu’il avait un très petit groupe de 4 personnes qui, après un an de travail sur le terrain, n’avait pas grandi.

    1Rois 20 :11 nous donne un très bon conseil : « Que celui qui revêt une armure ne se glorifie pas comme celui qui la dépose. »

    Pour être propulser dans le ministère une expérience avec Dieu est incontournable.

    Lorsque mon épouse et moi-même, nous sommes arrivés en région parisienne nous projetons d’implanter une église au centre de Paris. Tellement convaincu de cet objectif que j’ai passé une journée entière à me promener dans les rues du 17ème arrondissement pour m’imprégner de l’ambiance. Nous avons cherché un appartement mais notre faible budget était insuffisant pour Paris intra-muros. On nous a proposé un appartement à Ris-Organgis à côté d’Evry dans le grand sud de Paris. Nous nous sommes dit, ce n’est pas grave, nous ferons la route tous les jours. Il fallait trouver du travail comme prof d’anglais. La seule place qui nous a été proposée était dans une école à Evry ! N’ayant pas encore lancé un group, le téléphone a sonné. Une dame avait entendu parler de moi. Elle m’a demandé « Vous êtes pasteur ? Oui. Vous êtes installé dans la région d’Evry ? Oui. Vous avez un projet d’ouvrir une église ? Oui. Gloire à Dieu me dit-elle, cela fait des années que je prie pour cela pour ma région. » L’année était 1988. On a compris, le buisson ardent avait parlé. Il fallait implanter l’église non pas à Paris mais à Evry. C’était le début d’une fabuleuse aventure qui continue à ce jour.

    Le leader doit avoir une relation profonde avec Dieu pour avoir sa propre expérience du buisson ardent sinon il cherchera à reproduire humainement la réussite des autres.

     

    3.   GAGNER LE RESPECT DU PEUPLE DE DIEU

    En Egypte, Moïse déjà ressentait l’appel de libérateur mais Dieu ne l’avait pas encore établi dans son autorité spirituelle. Exode 2 :14 Un des Hébreux que Moïse voulait libérer lui a dit « Qui t’a établi chef et juge sur nous ? » 

    Il ne s’agit pas d’imposer les mains à quelqu’un et lui donner un titre pour que ce respect soit gagné. Il faudra des preuves que Dieu est avec lui.

    Même après l’expérience personnelle du buisson ardent la reconnaissance du peuple n’était pas acquise. Il fallait la démonstration de 9 des 10 plaies pour que le peuple commence à obéir aux instructions de Moïse.

    Exode 12 :28 La raison pour cette reconnaissance est simple…l’action de Dieu.

    Après les 9 premières plaies proclamées par Moïse et actionnées par Dieu le peuple devait reconnaître que Dieu était bien avec Moïse. Le peuple était maintenant convaincu et prêt à le suivre.

    La bénédiction de Dieu n’est pas imaginaire, ou virtuelle. Elle est visible dans le temps, et atteste que le porteur de fruits est un envoyé de Dieu.

    Un mot de mise en garde, quand même. Nombreux sont les cas de pasteurs ou leaders qui portent de beaux fruits dans leur ministère mais qui manquent de crédibilité pour leur comportement public pour des raisons de moralité ou amour pour l’argent ou encore la soif du pouvoir. Leurs attitudes et motivations sont en contradiction avec le message qu’ils sont sensés à prêcher. Cela produit de la confusion chez les chrétiens.

    Le principe donc, est très simple. Les deux sont nécessaires – une vie personnelle exemplaire et un charisme qui s’exerce. Ces deux éléments présents chez un leader inciteront la confiance au milieu du peuple de Dieu. 

     

    4.   FAIRE FACE A SES PROPRES MANQUEMENTS

    Chose étonnante pour celui que Dieu appelle - il a toujours des lacunes et des faiblesses ! Il devra les surmonter avec l’aide puissante du Saint Esprit. 

    Exode 4.10-15 Moïse est conscient de ses manques de capacité au niveau de la communication et la prise de parole. Il demande de l’aide d’un autre, en l’occurrence Aaron, mais Dieu n’est pas content. Il aurait voulu que Moïse lui fasse entièrement confiance. Pourtant Dieu accorde à Moïse ce qu’il demande.

    Exode 32 .25-29 Mais les choses vont évoluées. Nous retrouvons un Moise en pleine confiance quand il doit reprendre le peuple pour avoir créé et adoré le veau d’or.

    Le commencement d’un ministère pour certains est plutôt redoutable mais surmonter et gérer ses propres manquements fait partie de la marche par la foi. 

     

    5.   SAVOIR PASSER A L’ACTION

    Dieu avait bien expliqué à Moïse ce qu’il devait faire et ce qu’il devait annoncer au Pharaon. Mais c’était quand même à Moïse, un jour, de se décider d’aller et de se présenter devant le Pharaon.   

    J’ai vécu un peu la même expérience avec mon tableau d’évangélisation dans les rues. Quand j’ai vu une démonstration de la technique lors d’un congrès pour évangélistes à Amsterdam aux Pays Bas, un congrès organisé par Billy Graham, j’étais immédiatement convaincu que c’était pour moi. J’ai appris la technique et je me suis préparé dans mon bureau tous les jours pendant 3 mois. Ca, c’était la partie facile mais un jour il fallait passer à l’acte. Je devais affronter le public dans la rue. J’étais envahi par la peur mais aussi d’une certaine excitation. La première expérience était inoubliable. Je tremblais devant mon public mais une fois que cette peur vécue, cela m’a ouvert à 30 ans de travail d’évangélisation de rue dans de nombreuses villes du monde et j’estime d’une façon conservatrice que plus de 100,000 personnes m’ont écouté jusqu’à la fin de mes messages. Mais je n’oublierais jamais ce que j’ai vécu ce premier jour !

    Quand Dieu dit va, on n’a pas le choix, il faut aller.

    Un leader doit être un homme ou une femme d’action, de courage, pour prendre des initiatives que d’autres n’oseraient pas prendre.

     

    6.   MOTIVER ET ENCOURAGER LE PEUPLE A SE TOURNER VERS DIEU

    Exode 14 :13,14 Devant Moïse et le peuple Hébreux était la mer Rouge. Derrière eux l’armée égyptienne leur tombait dessus. Le peuple paniquait, il ne voyait aucune issue. Moïse, le vrai leader qu’il était, leur a annoncé « la délivrance que l’Eternel va vous accorder en ce jour ».

    En tant que leader il ne suffit pas d’avoir la foi et la confiance en Dieu. Il faut pouvoir les communiquer à d’autres qui sont en manque et qui tremblent devant les défis.

    Les paroles d’un leader sont puissantes pour le peuple. Il suffit de lire les discours de Winston CHURCHILL, le premier ministre britannique pendant la deuxième guerre mondiale. Londres était sous les bombes. Le peuple redouter une invasion. Tout semblait noir et sans espoir mais les paroles de CHURCHILL par la radio a redonné du courage au people et l’a propulsé vers la victoire.

    Ce que je cherche chez un orateur Chrétien ou non, c’est d’être inspiré. Quand les prédications sont lourdes avec des mises en gardes à répétition ou des explications compliqués qui laissent les auditeurs à plat, le peuple de Dieu ne traversera aucune mer Rouge. Il se noiera.

    Les paroles de Moïse ont propulsé le peuple vers un des plus grands miracles que cette terre n’ait jamais connus. De tels paroles engendrent la foi et prépare la venue de Dieu.

     

    7.   FAIRE CONFIANCE A DIEU QUAND SON LEADERSHIP EST CONTESTE

    Nombres 12.1-3 Les plus proches de Moïse se tournent contre lui et remettent son autorité spirituelle en cause. Moïse reste serein. C’est dans ce contexte qu’il est appelé « l’homme le plus patient sur la surface de la terre. »

    Tout leader sera contesté, parfois par ceux qu’il pensait les plus fidèles. Combien de fois les réactions d’un leader sous cette pression ne sont pas spirituelles. Il est sur la défensive, il emploie des tactiques plutôt d’ordre politique que spirituelles. Pour se protéger il attaque à son tour où se présente comme victime.

    Mais le leader spirituel continue à être un artisan de paix faisant confiance que c’est Dieu qui le défendra, que c’est Lui qui maîtrise la situation et le justifiera.

    Au début de son ministère on ne peut pas imaginer ce scénario. Mais très vite nous apprenons qu’au sein du peuple de Dieu il y a des personnes qui sont motivées par l’intérêt personnel. Il s’agit du plus grand défi dans le ministère et seuls ceux qui réagissent avec confiance en Dieu vivront la longévité dans le service pour Dieu.

     

    8. UN LEADER JUSQU’A LA FIN DE SA VIE

    Deutéronome 32.45-47 Moïse est très vieux, autour des 120 ans. Il est proche de la mort. Mais il n’est pas à la retraite. Il n’a pas dit, « j’ai donné maintenant place aux jeunes ». NON ! Il est toujours en train d’encourager et exhorter le peuple. Il continue à prophétiser et à prononcer des bénédictions. En rien est-il un « ancien combattant », il est toujours dans le combat.

    En cela, l’apôtre Paul lui ressemble beaucoup. A la fin de sa vie il est toujours entrain de gagner une âme à Christ, chose qu’il avait fait depuis son premier jour de conversion.

    Nous ne sommes pas des leaders pour une saison. Notre leadership au fil des années, évoluera en fonction de l’œuvre de Dieu mais il ne se terminera jamais.

    Sur la plaque de la tombe d’un remarquable homme de Dieu qui a bouleversé l’Australie est écrit cette phrase « Bien que mort, il parle toujours. »

    Oui, quelqu’un appelé par Dieu, ce n’est pas un contrat CDI qui lui est proposé. Le contrat de Dieu est déterminé, ce sera pour la vie !