• Monique

     

    C’est leur histoire - Monique

    Monique 2018

    En gastronomie, l’expression préférée de Monique, c’est  « ON PASSE A TABLE »  Oui en bonne normande elle aime les plaisirs de la table, elle  aime  la bonne chère comme on dit  …. C’est-à-dire bien manger -  et plus il y a de crème, plus elle est contente !   

    Elle est née à  Trouville  une sympathique station balnéaire de la Côte fleurie, à deux heures de Paris. Trouville doit sa réputation  dit-elle  au charme de son port de pêche, à la beauté de sa longue plage et son marché typique ….  La petite Monique voit le jour en 1947, c’est le temps difficile de l’après-guerre. La maman employée de maison, est mère célibataire,  le papa un marin  ne  reconnait pas  l’enfant et il met bien vite les voiles, c’est le cas de le dire !   Pour l’époque la vie d’une fille mère n’était pas facile –  donc dès sa naissance, Monique est confiée à  la grand-mère  – Puis  la maman se marie et  récupère sa fille, Monique a 7 ans.

    DE L’USINE A LA FONCTION PUBLIQUE

    La scolarité s’effectue dans de bonnes conditions bien qu’allant  d’école en école pour  cause de déménagements. A la fin de sa troisième, elle  a 15 ans et rentre à l’usine, une usine de chapellerie, elle est  ouvrière effilocheuse.  Elle n’a pas le choix …. la paie rentre à  la maison, les parents sont contents - elle contribue à « faire bouillir la marmite » Puis  sur la recommandation de quelqu’un, elle quitte l’usine et entre dans la fonction publique, au trésor public et devient fonctionnaire – l’avenir selon elle est assurée !

    La toute jeune fille aimerait sortir, mais pas question. Aucune sortie  - Monique est brimée, elle  rêve de bal, rêve d’aller danser, rêve de cinéma et de surprises partie ! Elle n’aura jamais sa première boum !  N’a pas eu de jeunesse, beau-père oblige   

    MON BEAU MARIN

    C’est  par l’intermédiaire de  ses  copines de bureau qu’elle rencontre son futur mari – un marin. Il a  belle allure, de la prestance comme elle dit, et elle est subjuguée … et puis il est en habit et elle tombe sous le charme de l’uniforme impeccable ! Quelques regards échangés mais le beau jeune homme vogue de port en port  ….et c’est  d’Italie, depuis Capri  où il fait escale, qu’il envoie une carte postale  à l’attention des demoiselles du bureau … Oui, mais avec un léger sous- entendu pour Monique ! De retour de l’ile  paradisiaque connue pour sa beauté , les deux jeunes gens commencent  à  se fréquenter (en cachette). Autrement dit,  il démarre une relation régulière  « On parle, on marche, on se tient la main ! » se  souvient-elle  et c’est le début d’une belle histoire  - Le  marin et sa belle  se marient le 7 janvier 1967 malgré l’opposition de la famille qui ne voit pas ce mariage d’un bon œil - mariage discret . 

    En 1968 la jeune épouse échappe de justesse au veuvage -  le  « mari, marin »  (rescapé d’une mission aérienne) quitte l’uniforme pour en endosser un autre, celui de gendarme 

    METROPOLE/REUNION - REUNION/ METROPOLE

    Et puis s’instaurent des vas et viens, des allers/retours,  entre la Métropole et l’ile  de la  Réunion –  2 fils naitront  à Romans dans la Drôme.  Pierre  n’a que  37 ans  lorsqu’il prend sa retraite . Fini la gendarmerie, à nous la liberté ! Et  le couple décide  de travailler ensemble – ils montent différentes affaires,  peignent, exposent, cours les salons,  remportent des prix, reviennent, repartent …..deviennent démonstrateurs sur les marchés, ouvrent  un restaurant,  exploitent leurs  différentes passions,  (histoire, jardinage,  patrimoine, antiquités ) achètent,  revendent ,  voyagent, s’installent, et déménagent   et  au milieu de tout ça tissent des  liens  ici et là, se font des relations et des  amis, plein d’amis, et l’on s’invite, et l’on  profite.    

    JE NE SUIS PAS DANS MON ASSIETTE !   

    C’est en  2000 en métropole,  qu’ils sont invités à plusieurs reprises par un oncle pour assister à un repas des hommes d’affaires du plein évangile (Une association qui  rassemble des chrétiens de toutes origines religieuses et socio-professionnelles, engagés dans la vie active et sociale  et qui témoignent de l’action de Dieu dans leur vie )  L’oncle insiste et insiste et il les a  à l’usure.  Pour avoir la paix, fatigués de ses relances incessantes, Pierre et Monique décident  de dire oui à l’invitation   (pour le repas)  En entrant dans la salle où  se déroule la soirée,  Monique fond en larmes  - Pourquoi ? Elle ne sait pas.  Mais elle pleure et elle pleurera non-stop .  Un couple partage leur histoire , fait un appel à suivre Jésus, et  Monique  en pleurs, sans rien comprendre et comme téléguidée s’avance  et donne sa vie au  Seigneur  s’entendant dire  à ce moment-là  « je ne suis pas dans mon assiette ! »  Autrement dit, elle  se sent pas comme d’habitude, moralement et physiquement « je n’étais pas dans  mon état normal ». De retour à la maison elle se souvient avoir  une bible quelque part dans la  bibliothèque qui lui avait été offerte.

    Elle la dépoussière et commence à la lire …. de retour à la Réunion  la première chose qu’elle fera dès le lendemain de son arrivée ce sera d’aller  remercier la personne pour la bible offerte  10 ans auparavant et jamais ouverte.

    SANS EGLISE 

    Installée dans l’ouest de l’ile de la Réunion,  elle rejoindra une église avec son mari, suivra les enseignements de plusieurs pasteurs, se fera baptiser en 2007 dans le lagon …et s’engagera à fond dans la communauté ainsi que Pierre qui en est le diacre  …   puis des différends  éclatent et l’église se scinde en deux … beaucoup de douleurs, perte de confiance,  grosse déception. Le  temps passe ils sont sans église - 

    INVITATION

    C’est le 7 janvier 2013 qu’à l’invitation  (à répétition) d’une amie ils  acceptent d’assister  (après maintes hésitations) à une étude biblique conduite à Saint-Leu, chez cette dame par le pasteur Vincent Esterman. Ils arrivent tous deux avec beaucoup d’a priori.  Pierre très  remonté  pour différentes raisons, méfiant désormais quant aux  églises, quant aux pasteurs (quel qu’il soit),  il  prend les devants lors des présentations, et annonce la couleur  et  pour Monique, c ‘est pas mieux. Elle est venue pour voir et faire plaisir ….

    Nous ne pensions pas les revoir et pourtant … (Dieu était  dans l’affaire).  Ils reviendront la semaine d’après, puis l’autre, puis encore et encore, pour ne plus repartir et participeront  à l’implantation de la première communauté Espace Foi sans frontières ….. Peu à peu, Monique s’investit,  devient trésorière,  et  ils tiennent table ouverte chaque fois que cela est possible – L’hospitalité,  c’est  leur truc.   

    LA LANGUE DE MOLIERE

    Monique aime à dire combien elle est nourrie spirituellement que ce soit en semaine, lors des études bibliques,  ou le dimanche  lors du culte.   « Les enseignements sont exceptionnels,  je grandis sans cesse, et  j’apprends  surtout la sagesse… »  - « J’apprends à maitriser mes réactions … »   … « oui je suis très réactive et je tempête …. y compris dans le foyer …  j’apprends à maîtriser mes paroles, qui  fusent  parfois plus vite  que je ne  le voudrais  et dans un langage qui n’est pas toujours la langue de Molière…. Mais que de progrès !  »

    « L’ILE ROUGE » 

    Elle avoue avoir une vision pour Madagascar,   « l’île Rouge »  comme on l’appelle parfois – le couple  soutient une école là-bas,  projette d’aller y évangéliser entourée d’une équipe motivée, voire plus !   « Oui j’ai, nous,  avons un cœur pour l’océan indien et surtout pour Madagascar », « Je reste fascinée par  ce pays de plus de 24 millions d’habitants,  très diversifié sur le plan culturel,  façonné, par des peuples venant d'horizons divers  créant ainsi  la société pluriculturelle malgache actuelle que nous connaissons », « un peuple attachant » … « Ne sommes-nous pas appelés à  être des témoins dans le monde … porteurs de la bonne nouvelle  »  

    … Et Monique  rajoute avant de conclure « Nous apprécions l’église EFSF et  remercions Dieu d’avoir permis la rencontre avec le pasteur Vincent au bon moment, au bon endroit   »

     Merci Monique -  Propos recueillis par Chantal Villageon

    Soyez les bienvenus