• Le Bon Samaritain 4

    LE BON SAMARITAIN 4

    POURQUOI JESUS, A-T-IL CHOISI UN SAMARITAIN POUR SON HISTOIRE ? 

    Texte : Luc 10 :30-37

    La parabole du bon samaritain est justement cela, une parabole. 

    Cela signifie deux choses :

    1. Ce n'est pas une histoire vraie. Le récit ne rapporte pas un événement qui a eu lieu. Elle a été racontée pour transmettre un principe spirituel.

    2. Chaque détail de l'histoire est important, sinon il n'aurait pas besoin d'être inclus. Les détails figurent dans la parabole parce qu'ils ont un rôle important à jouer dans la présentation à l'auditeur/lecteur de la vérité spirituelle de l'histoire.

    Avant de pouvoir commencer à explorer l'action du Samaritain pour sauver la victime de l'agression, nous devons d'abord examiner le contraste très fort entre la réaction des deux premiers voyageurs et celle du Samaritain.

    Cela est essentiel pour essayer de saisir le vrai sens de la parabole.

     

    LES PERSONNAGES CLÉS DE L’HISTOIRE

    Il y a 5 personnages principaux dans cette histoire : la victime, les deux premiers passants, le Samaritain et l'aubergiste.

    L'histoire commence par la réponse des deux Juifs, qui contraste avec celle du Samaritain.

    Ce contraste dans les évangiles est récurrent et lorsque nous le rencontrons, les samaritains sont souvent montrés sous un jour beaucoup plus favorable que les juifs. 

    Dans Luc 17:16, sur les 10 lépreux purifiés de leur maladie, un seul revient pour rendre grâce à Jésus.

    Il se trouve que c'est un Samaritain, ce qui laisse entendre que les 9 autres étaient des Juifs.

    Dans Jean 4:9, la Samaritaine fait clairement savoir qu'il n'y a pas de relation possible entre Juifs et Samaritains. Pourtant c’est à elle qu’il se révèle en tant que Sauveur du Monde.

    Pourtant, il a choisi un Samaritain pour être son héros dans la parabole du Bon Samaritain.

    La raison est importante pour le message de la parabole.

     

    LA RÉPONSE DES DIRIGEANTS JUIFS

    Les deux premiers voyageurs sont respectivement un prêtre et un lévite.

    Le prêtre est celui qui exerce une fonction religieuse.

    Le lévite parle d'origines ethniques, à savoir le privilège d'être né dans la tribu de Lévi, la tribu sacerdotale.

    Ensemble, ils représentent les chefs religieux de leur époque.

    Tous deux ont la même réaction lorsqu'ils voient l'homme mourant sur le bord de la route. Ils passent de l'autre côté.

    Il est important de comprendre que nous n'avons pas affaire à deux individus particulièrement indifférents aux besoins humains.

    Leur réponse vient de la religion même qu'ils représentent. 

    La loi de Moïse déclare les prêtres et les lévites impurs s'ils touchent le cadavre d'une personne qui n'est pas de sa famille proche. Lévitique 21:1-3

    Le problème de leur réponse ne vient pas de l'attitude personnelle de ces individus mais de leur religion.

    Ils ne pouvaient pas prendre le risque que l'homme soit déjà mort.

    Etonnant ce que la loi religieuse peut imposer :

    A une certaine époque dans les milieux évangéliques en France une femme devait porter un voile en assistant à un culte. Les pasteurs l’imposaient aux Chrétiennes en citant, hors de contexte, un verset de Paul aux Corinthiens. Les femmes, pensant plaire à Dieu obéissaient. Quand une femme arrivait à l’église ayant oublié son voile cela conduisait à des scènes très drôles. Une femme a vécu son culte avec une couche d’enfant sur la tête et une autre n’a pas trouvé mieux que mettre une boîte de camembert sur la tête pour être approuvé de Dieu. On ne m’a pas dit la marque du camembert !

    Par cette parabole, Jésus prend ses distances avec le légalisme de la loi et son application par les pharisiens.

    C'est ce qu'Il a souvent fait dans son enseignement.

    Jésus rejette une religion qui empêche une personne de s’impliquer pour sauver des étrangers mourants.

     

    QUE CROYAIENT LES SAMARITAINS ?

    L'animosité entre les Juifs et les Samaritains était directement liée à leurs croyances religieuses.

    Les Samaritains considéraient comme leurs textes sacrés le Pentateuque, qui est la compilation des 5 premiers livres de l'Ancien Testament. (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres Deutéronome).

    Ils n'ont pas accepté la révélation dans les écrits des prophètes.

    En fait, Jésus, dans cette parabole, condamne les Juifs qui ont la vérité révélée de la Parole de Dieu, tout en félicitant les Samaritains qui n'ont pas accepté la révélation qui est venue par les prophètes.

    La priorité pour Jésus n'est pas de se retrancher derrière la vérité doctrinale.

    Selon Jésus, nous pouvons détenir la vérité doctrinale mais avoir un mauvais esprit.

    Apparemment, selon cette parabole, il est possible de ne pas posséder toute la vérité et d'avoir quand même un esprit juste.

    Comme cette parabole est racontée en réponse à la question "Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? (Luc 9:25), on ne peut que conclure qu'il ne suffit pas d'avoir la vérité. Il faut aussi avoir la bonne motivation, la bonne disposition de cœur.

    Il est difficile pour les chrétiens évangéliques d’accepter cela.

    En tant que chrétiens évangéliques, nous avons la vérité de la Parole de Dieu et le message de salut de l'Evangile. J’en suis convaincu.

    Pourtant, lorsque les chrétiens évangéliques manifestent avec colère et violence, en paroles et en actes, contre des choses comme les cliniques d'avortement, les homosexuels ou les ennemis de l'Évangile, tout cela au nom de la défense de la Parole de Dieu, ils révèlent le genre d'esprit qui n'est pas l'Esprit de Dieu.

    Lors d’une pastorale évangélique à laquelle j’ai assistée, un pasteur réformé qui baptisait des bébés était présent. Les pasteurs évangéliques se sont focalisés sur ça et lui ont manqué de respect.

    Une pasteur de la Suède, oratrice lors d'une grande conférence chrétienne en Amérique. Le pasteur organisateur a raconté à tout le monde comment l'homme qui avait été un véritable adversaire pour eux était soudainement mort. Il a dit : "Dieu a enlevé notre ennemi" et tout le monde a applaudi et a acclamé Dieu. Est-ce une bonne réponse ? Qu'en est-il de la famille de cet homme en deuil ?

     

    Jésus affirme clairement que la compassion prime sur la justesse doctrinale.

    Il recommande même l'amour au-dessus de la révélation et de la puissance de Dieu. Comme dans son enseignement dans le Sermon sur la Montagne.

    "Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en ton nom, chassé les démons en ton nom et accompli beaucoup de miracles… éloignez-vous de moi..." (Mt 7:22,23)

    La religion du bon samaritain ne l'a pas empêché de sauver un homme mourant.

    Il a ressenti la compassion de Dieu et a réagi.

    Sauver un homme mourant sera toujours l'expression ultime de l'amour de Dieu.

    Romains 5:8

     

    L'ATTITUDE CHOQUANTE DE DEUX DES DISCIPLES DE JESUS

    La parabole du bon samaritain se déroule sur la route entre Jérusalem et Jéricho, à l'intérieur d'Israël. 

    On peut supposer que l'homme sur lequel les voleurs se sont acharnés était juif.

    Elle met encore plus en évidence l'amour incroyable dont a fait preuve le Samaritain qui a su transcender toute l'hostilité naturelle qu'un Samaritain aurait ressentie envers un Juif.

    Jacques et Jean, en tant que deux des disciples de Jésus, ont vécu une expérience spirituelle très riche :

    La présence personnelle quotidienne du Sauveur, tout l'enseignement qu'ils avaient entendu, toutes les œuvres de puissance qu'ils avaient vues et ressenties, et pourtant, face à des personnes difficiles, ils ont fait preuve d'une attitude très peu spirituelle. 

    Dans Luc 9:51-56, les disciples de Jésus ont été confrontés à un village de Samaritains qui refusaient de recevoir Jésus en raison de l'hostilité ethnique et religieuse qui régnait.

    Jacques et Jean, Chrétiens, disciples de Jésus, ont réagi en voulant appeler le feu du ciel pour détruire le village, tout comme Elie l'avait fait avec les prophètes de Baal.

    Imaginez que tous les hommes, femmes, enfants, vieillards, soient décimés par les disciples de Jésus en colère. Imaginez la souffrance des proches !

    Alors que faire de l’injonction… "aimez vos ennemis" ?

    Il est difficile de se réconcilier, des chrétiens qui veulent tuer des samaritains et un samaritain qui veut sauver un juif.

     

    DIEU EST AMOUR

    Ce même disciple, Jean, a écrit des années plus tard : "Dieu est amour" (1Jean 4:8).  Quelque chose a dû se passer dans son cœur entre temps.

    Oui, Dieu est avant tout, amour ! Que les Chrétiens ne l’oublie jamais. Jésus lui, en me voyant sur le bord de la route n’a pas passé outre de moi, Il ne le fera pas de toi.

    Il est notre exemple. Nous ne partageons en rien la religion des sacrificateurs et des lévites.

    Le Chrétien n’est pas un juif réchauffé avec un légalisme déguisé.

    Il est comme Jésus, un sauveur d’âmes.

     

     

     

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