• Par la grâce je suis ce que je suis

    La grâce : par la grâce je suis ce que je suis PAR  LA GRACE…

    JE SUIS CE QUE JE SUIS

    Texte : 1Corinthiens 15 :3-11

     

     

     

     

     

     

     

    Paul était un homme d’une personnalité complexe.

    Il était à la fois plein d’autorité et de fermeté mais en même temps d’une étonnante humilité et même d’une vulnérabilité.

     

    Dans ce passage il se compare aux autres apôtres et il s’appelle un AVORTON,

    Selon le dictionnaire un avorton est un fœtus sorti avant terme du ventre de la mère.

    Le terme s’applique à un animal qui est né très au-dessous de la grandeur qu’il doit être.

    Un « avorton » est un petit homme mal fait, mal bâti.

     

    Il dit, par rapport aux autres apôtres, je suis un avorton,

    Il se dit le moindre des apôtres, un petit apôtre.

    Il dit qu’il n’est même pas digne d’être appelé « apôtre ».

     

    Et la raison ?... son passé de persécuteur de l’église avant sa conversion. Un passé qu’il n’oublie pas.

     

    Mais le changement chez Paul est radical.

     

    Son parcours est de persécuteur de l’église et tueur de chrétiens qu’il était,

    il devient un apôtre dans cette même église.

     

    Comment expliquer un tel changement ?

    La réponse, c’est la grâce de Dieu.

     

    1Co 15 :10 Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

                                                                                                                    « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis »

     

    Pour certains en disant cette phrase ils seraient entrain d’excuser leurs faiblesses :

    « je suis ce que je suis », « je suis comme ça », « c’est mon caractère » ; « je suis nature », « Je ne suis qu’un homme » ou « acceptez-moi tel que je suis », « aimez-moi pour moi » ou « personne n’est parfait » « je suis fait comme ça »

     

    Parler de cette façon, c’est chercher à justifier son mauvais comportement

     

    « Je suis, ce que je suis ».

     

    Est-ce que Paul est entrain de s’excuser en disant cette phrase... NON ! En fait, c’est tout le contraire.

     

    C’est une phrase curieuse qui nous rappelle une conversation entre Dieu et Moïse dans le désert devant le buisson ardent.

     

    Exode 3 :11-14

     

    Dieu se manifeste à Moïse dans le buisson enflammé.

     

    Il l’envoie en Egypte pour affronter le Pharaon pour libérer le peuple d’Israël, tenu en captivité comme esclaves.

     

    Moïse manque d’assurance, Il n’a pas la parole facile,

    Il manque de capacités naturelles.

    Il a un passé lourd en Egypte et le peuple Hébreux l’avait déjà rejeté une fois comme leader.

    Il ne comprend pas comment le plan de Dieu pour sa vie allait être possible.

     

    Et il argumente avec Dieu…

    quand le peuple d’Israël veut savoir qui m’a donné l’autorité d’être son libérateur, qui m’a envoyé, comment vais-je répondre ?

    Quel est le nom du Dieu qui m’a envoyé ?

     

    Et Dieu répond d’une façon surprenante : « Je suis celui qui suis. Dis-leur, Celui qui s’appelle « je suis » m’a envoyé vers vous. »

     

    Le Dieu qui a envoyé Moïse comme libérateur du peuple s’identifie par cette phrase « Je suis celui qui suis ».

     

    C’est le Dieu « Je suis ».

     

    3000 plus tard Paul est envoyé pour prêcher l’Evangile au païens pour les libérer de l’incrédulité et il dit, « Je suis » m’a envoyé.

    « Je suis » a travaillé dans ma vie.

     

    Quand Paul déclare au Corinthiens : « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. »

     

    Il dit : « Je viens vers vous non pas comme l’homme que j’étais, mais je suis quelqu’un transformé par la grâce du Dieu « Je suis ».

     

    C’est une nuance parce quand Dieu à dit à Moïse « Je suis qui je suis », ce qu’il est, il l’a toujours était.

     

    Mais quand Paul dit, « Je suis ce que je suis »… il dit je ne l’étais pas mais je le suis devenu !

     

    Il dit, la grâce de Dieu a tellement opéré dans ma vie que maintenant je reflète le Dieu qui m’a appelé et envoyé.

     

    Il dit : « pour faire l’œuvre de Dieu il faut être soi-même une œuvre de Dieu. »

     

    Nous sommes son ouvrage, il dira aux Ephésiens  

    Ephésiens 2 :10

    Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.

     

    C’est avec des gens façonné par Dieu que Dieu accomplit son œuvre.

     

    Il faut être soi-même une œuvre de Dieu avant de pouvoir accomplir l’œuvre de Dieu.

     

    MAIS COMMENT FACONNER UNE VIE ?

     

    Est-ce que vos enfants sont polis ou malpolis ?

    Est-ce qu’ils disent « bonjour », « au revoir »,

    et quand tu leur donnes quelque chose, est-ce qu’ils disent « merci » ; quand ils te bousculent, est-ce qu’ils disent « pardon » ?

     

    S’ils sont polis, ils sont ton ouvrage. Mais s’ils sont malpolis, ils sont aussi ton ouvrage.

     

    MAIS c’est une chose de façonner l’enfant pour la politesse, c’est une autre chose de façonner son esprit.

     

    La grâce de Dieu n’apprends pas de la politesse chrétienne mais elle façon l’esprit de la personne afin qu’elle devienne comme Dieu.

     

    J’aimerais vous lire un témoignage d’une maman qui n’apprenait pas seulement la politesse à son enfant mais qui façonnait l’esprit de l’enfant.

    « Ce n'est pas évident d’élever Anaël, ma fille de 9 ans. Elle devient parfois malpolie et je me dis aïe, elle est en train de devenir pourrie gâtée. Ce serait facile pour elle de le devenir vu qu'elle est seule, elle a tout…

    Mais j'arrive à la sensibiliser beaucoup sur le fait que ce n'est pas "normale" de manquer de rien. Je lui explique qu'il y a beaucoup d'enfants qui ont faim, mais qui n'ont rien à manger. Qu'ils ont soif, mais rien à boire, ou de l'eau sale qui sent mauvais. Je lui dis qu'il y a des enfants qui vont dormir le soir sans avoir pu remplir leur petit ventre. Qu'ils n'ont pas de lit pour dormir, mais qu'ils dorment par terre. Souvent même dehors, alors qu'il fait froid.

    Anaël est très attentive à ces messages et on dirait qu'elle comprend vraiment.

    Il n'y a pas longtemps, nous sommes allé faire des courses, et devant la porte du supermarché, un jeune homme était assis par terre priant de l'argent. Il faisait froid.
    J'ai d'abord dit à Anaël de lui apporter une pièce, ce qu'elle a fait. Mais cet homme avait une telle détresse dans son regard, je lui ai demandé si il avait faim. Il a dit oui. Je lui ai demandé ce qu'il souhaitait à manger, il n'a rien dit de spécial. Alors je lui ai dit: "je vais voir ce que je trouve."

    Nous sommes donc entrée et j'ai expliqué à Anaël ce qui s'est passé. Que voilà, les pauvres ne sont pas qu'à la télé, loin de nous, ils se trouvent ici aussi. Elle a très bien compris que ce monsieur n'avait pas d'argent pour s'acheter à manger.


    Donc en faisant nos courses, on a toujours pensé à lui, on lui a pris une pomme, une clémentine, du pain, du fromage, du jambon, une petite lasagne, un chewing-gum et une bouteille d'eau minérale.

    A la sortie il était toujours là et on lui a donné le sac avec les aliments. Il était visiblement content et quand on a rejoint la voiture, j'ai vu qu'il s'était levé de sa place et il était en train de s'installer sur un banc pour manger.

    Je suis très contente de cette rencontre car pour une fois Anaël a vu de ses propres yeux ce que ça veut dire la pauvreté, et elle y repense souvent.

    Dès qu'elle prend un air malpoli, à table par exemple en disant "beurk j'aime pas", je lui fait penser aux pauvres qui seraient contents de recevoir à manger, alors elle prend toujours conscience et se corrige: "j'aime pas parce que c'est chaud. Mais c'est bon, et je vais manger. N'est-ce pas maman, beaucoup d'enfants n'ont rien à manger et sont tristes."

    Ce qui me touche toujours chez Anaël c'est qu'elle peut avoir un chocolat si minuscule, elle me demande toujours si j'en veux aussi. Elle partage toujours tout ce qu'elle a. »

     

    Anaël est l’ouvrage de sa mère et elle reflète l’esprit de partage de sa mère.

     

    De la même façon, Dieu veut faire un travail en nous.

    Quand nous laissons Dieu travailler nos vies par sa grâce, nos vies reflètent son esprit.

     

    Nous sommes son ouvrage pour accomplir les bonnes œuvres qu’il nous a préparé d’avance.

     

    L’EFFET DE LA GRACE DANS UNE VIE

     

    V10 Paul dit que la grâce de Dieu envers lui n’a pas été vaine.

     

    Cela signifie que la grâce de Dieu dans une vie peut ne rien produire. Elle peut être sans effet.

    Le « moi » de l’homme résiste à devenir le « je suis » de Dieu.

     

    C’est possible que malgré les expériences spirituelles, les rencontres avec des gens de prière, la connaissance biblique, la vie d’une personne ne change pas.

     

    C’est possible que celui qui croit en Dieu ne reflète pas l’Esprit de Dieu.

    Ce serait la grâce sans effet, vaine.

     

    Et Paul nous donne la première indication que la grâce de Dieu n’ait pas été vaine dans une vie.

    « J’ai travaillé plus qu’eux tous »

     

    La grâce de Dieu produit une action,

    elle produit quelqu’un de motivé, d’opérationnel, quelqu’un qui n’a pas peur de s’engager, de retrousser les manches et de s’impliquer dans l’œuvre de Dieu.

     

    Paul leur parle de nouveau du lien entre sa grâce et notre travail

    dans sa deuxième épître aux Corinthiens

     

    2Co6 :1 Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain.

     

    Dans nos milieux charismatiques nous avons mis beaucoup d’accent sur notre expérience du Saint Esprit…mais l’expérience recherchée du Saint Esprit a souvent été pour un bon ressenti personnel.

     

    Mais le Saint Esprit donné à l’église le jour de la Pentecôte, était pour leur donner une puissance pour se mettre au travail.

     

    Quand Paul dit « j’ai travaillé plus qu’eux tous » ce n’était pas de l’activisme ni des œuvres pour essayer de gagner la faveur de Dieu.

     

    Il dit que la grâce de Dieu en moi a produit « le vouloir et le faire ». Philippiens 2 :13

    le vouloir, c’est la motivation

    le faire, c’est passer à l’action

     

    Paul dit, la grâce s’est exprimée en moi par une motivation de travailler pour Dieu et je me suis donné à fond pour l’œuvre.

     

    MAIS ce n’était pas par mes propres forces mais tout ce que j’ai fait était l’expression même de cette grâce de Dieu, de cette puissance de Dieu, en moi.

     

    C’est tout le problème de Marthe et Marie.

     

    On ne veut pas être des Marthe qui s’agitent dans l’activisme.

     

    Mais si on veut être des Marie, après avoir passé du temps aux pieds de Jésus, si à ses pieds nous avons reçu sa grâce, il faudra aussi se lever pour travailler pour lui.

     

    Paul n’a jamais reculé par rapport au travail.

    Sa motivation profonde se résume dans le mot « accomplir », il devait accomplir sa course, accomplir sa mission d’annoncer l’Evangile.

     

    C’était du travail. Il était un bosseur. Il s’était consacré à cette tache souvent très difficile. Et la grâce n’a pas été vaine.

     

    Le repos de Dieu donc Hébreux nous parle ne veut pas dire, ne rien faire et laisser Dieu faire tout.

     

    Le repos de Dieu ne se vit pas allongé sur un lit

     

    NON c’est une attitude de cœur pendant qu’on travaille, c’est connaître un repos, une paix, une patience intérieure.

     

    Paul qui avait reçu la révélation de la grâce n’a pas prêché le désengagement mais une grâce qui doit s’exprimer dans notre travail pour Jésus.

     

    Et c’est cette grâce, exprimée dans ce travail, qui fait avancer l’œuvre de Dieu

     

    Sur Facebook récemment, un ami a mis une photo prise en 1979. Cela se voyait par le style des coiffures et des vêtements. Un jeune homme avec sa femme, son beau-frère et sa belle-sœur, ont quitté le sud de la Norvège et la grande ville d’Oslo pour aller dans le cercle polaire tout au nord où les populations vivent dans l’extrême froid et l’obscurité 6 mois de l’année. C’est un homme de prière, un homme qui aime Dieu, un homme de l’Esprit et qui fait un travail énorme pour Jésus. Il a établi une base pour Jeunesse en Mission qui au fil des années a formé des centaines de jeunes pour aller en mission. De cette base il encourage les églises de la région et il évangélise ce qu’il appelle le sommet du monde. C’est un ami cher, un homme de Dieu avec qui j’ai travaillé pendant plus de 9 ans. Quand tu le rencontres tu vois que Dieu dégage naturellement de sa vie et son travail témoigne que la grâce qui lui a été donné n’était pas vaine. Cette grâce a fait de lui un ouvrier pour Jésus

     

    Il peut dire avec Paul,

    « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine »